À travers des visions hallucinées et des distorsions du réel, le surréalisme réhabilite le merveilleux. « Le rêveur, rendu à un état de passivité extrême, reçoit des éléments d’une surréalité qui s’impose à lui comme des images surdéterminées. Rêver et créer sont les deux faces, mises en continu, de l’activité surréaliste », explique le psychanalyste Olivier Douville dans son article « Expérience du rêve et expérimentations surréalistes ».
Pour donner vie à leurs visions, les surréalistes les détournent et les remanient à l’aide de montages et de techniques photographiques, de collages (Les garçons de la rue de Jacques Prévert sur une photo de Robert Doisneau), d’objets hybrides (le Téléphone-Homard de Dalí, le Loup-Table de Victor Brauner), de mots-valises, de photogrammes (photographies sans appareil photo), créant ainsi des associations improbables et contrastées. Ces collisions absurdes et grotesques, ces mixtures hétérogènes parfois dénuées de logique, évoquent les éléments et les symboles que l’on ne voit qu’en rêve. Les artistes de cette mouvance étaient avant tout des chef.fe.s d’orchestre, des costumier.e.s habiles dans les choix et les assemblages qu’iels provoquaient !