 - extrait de la série Interior America, 1978; Courtesy of The Bancroft Library, University of California Berkeley.bmp)
Ainsi parlait Anna Karina dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard, à l’annonce à la radio de la mort de 115 maquisards tués au Vietnam.
Je ne suis pas bonne en maths, mais il me semble que les équations sont infinies, nous sommes tous l’anonyme pour quelqu’un et aujourd’hui, les technologies numériques de captation et de diffusion ne font qu’amplifier cette situation car le local est partout, chacun s’expose, montre qu’il existe par des intermédiaires qu’on nomme médias et qui nous font parler un peu plus fort, un peu plus loin que notre périmètre quotidien.
Mais le fait même de permettre à un grand nombre de s’exprimer sur des espaces publics renforce l’anonymat : à tous parler on ne s’entend plus et on redevient un amas dont il est difficile de se détacher. Les technologies actuelles ne font finalement que ressortir ce sentiment d’anonymat. Alors comment rendre visible l’anonymat ? Parce que toute captation, tout enregistrement casse le flux, la masse, le nombre qui le caractérise, comment rendre compte, comment exposer, dévoiler, partager cet anonymat ? Comment mais aussi pourquoi ? Pourquoi donner à voir un quotidien ? Pourquoi transmettre un moment, une situation localisée, précaire et autonome ?
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EXPOSITION
"ANONYMES" Du 18 septembre au 19 décembre 2010 BAL : www.le-bal.fr |