
Contrairement à ce que l’on pourrait s’attendre, c’est l’ARCO de Madrid qui arrive en tête avec 170 000 visiteurs. Loin derrière, Art Basel, que l’on considère souvent comme la plus puissante (300 galeries, 2500 artistes internationaux représentés), n’a enregistré que 62 500 visiteurs en juin dernier. Sponsorisée par UBS, elle a aussi son équivalent à Miami, où 100 galeries viendront présenter en décembre prochain leurs artistes non loin des plages et des voitures rutilantes qui font de cet événement le rendez-vous le plus bling bling du milieu. Viennent ensuite les foires européennes les plus cotées : la Fiac accueille encore plus de visiteurs que la Frieze Art Fair de Londres, dont l’édition annuelle se tient presque aux mêmes dates (d’où l’épuisement généralisé des galeristes, engendré par ces semaines d’après-midis au champagne tièdes, de petits fours engouffrés à la chaîne et de soirées somptueuses.)
Quid de la démarche des artistes, de la place d’une oeuvre dans le parcours d’une vie ? Ce n’est pas l’ambition des foires, dont les galeristes doivent mettre de l’avant leurs artistes les plus bankables. Pour apprécier une oeuvre, mieux vaut suivre à la trace les artistes exposés directement dans leurs galeries ; pour le reste, tout n’est que business… et petits fours.