ÉPOPÉE : LANVIN POUR H&M

Garance et moi sommes colocs dans un appart du centre ville de Lille, situé à 3 minutes 52 du H&M. Alors quand Lanvin a annoncé sa vente privée chez le géant suédois, on a élaboré un plan sans faille.
Impossible de dormir, la blague. Trop de stress !
La maison dort enfin.
Le réveil sonne. Humpf. C’est dur. Mais on ne songe pas une seconde à se recoucher et on sort – difficilement quand même – de dessous la couette. Puis c’est le moment d’enfiler nos collants/deux paires de chaussettes/jean/body/tee-shirt/pull en cachemire/pull à capuche/manteau de ski/écharpe/gants/bonnet péruvien. C’est bon, on transpire et on ne ressemble à rien. Pas coiffées, pas maquillées, on est prêtes à 3h47. Claire a tout prévu. Dans son sac à main : une petite bouteille d’eau (car il est hors de question de boire maintenant, il ne faudrait surtout pas que l’on ait envie de pisser une fois sur place !) et un sac poubelle (pour pouvoir s’asseoir par terre ou pour étouffer les rivales, au choix).
Garance arrive avec du thé et des vitamines. Notre équipe est trop organisée, je suis fière de nous.
Les bibendum entrent en action. On sort dans le froid polaire, H&M dans notre champ de vision. 6 personnes sont déjà là. Elles semblent au courant du déroulement des festivités "ils vont nous faire rentrer par groupe de 20, on aura 15 minutes pour choisir les fringues et les essayer, après ce sera aux 20 suivants de rentrer. Vers 6h, un type de H&M va venir distribuer des bracelets à chaque tranche de 20 personnes, les 20 premiers auront des bracelets bleu, ceux d’après des jaunes… là on est certains d’avoir les bleus, c’est trop bien !". On a encore 2 heures à attendre, donc on en profite pour regarder la vitrine, la robe asymétrique rose est mal finie, il y a des fils qui dépassent, la qualité laisse à désirer.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! Mais qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire dans le froid glacial pendant 2 heures ? Et si on twittait @\_\_Paulette\_\_ ?
On doit être une trentaine à attendre maintenant. Le mec de la Brioche Dorée vient de rentrer dans sa boutique. Une terrible odeur de viennoiserie vient nous titiller le nez mais il n’ouvrira pas avant 7h… c’est cruel.
Le type de H&M arrive en scooter. C’est notre héros, et en plus, il est avance. On songe à lui vouer un culte plus tard. Il nous distribue les premiers bracelets, les bleus, et prononce cette phrase magique. "Maintenant vous pouvez rentre chez vous et revenir à 8h, à l’ouverture des portes". Nous ne sommes plus que joie et hystérie.
Épuisées par tant d’émotion, on se recouche. Mais impossible de dormir, trop d’excitation. Et en plus, on n’arrive pas à se réchauffer, on a les pieds gelés.
Le réveil sonne. Alber, on arrive !
On est de retour devant le H&M. On passe devant tout le monde. La fille derrière nous "n’apprécie pas notre comportement" et elle trouve "un peu facile de se lever à 4 pour finalement ne pas faire la queue pendant 2 heures et se pointer comme des fleurs". On lui explique que si c’était si facile que ça de se lever à 4h pour avoir les premiers bracelets elle n’avait qu’à le faire. Son bracelet est vert, ça prouve qu’elle n’a pas du être là avant 6h30. Et puis il faut bien que cet appart en centre ville soit rentabilisé, non mais oh !
La pression monte. On se met en position. Les portes s’ouvrent. Une armée de vigiles vérifie que seuls les bracelets bleus entrent. On se sent trop VIP.
On pénètre le périmètre de sécurité. On a 15 minutes pour choisir et essayer. C’est l’hystérie générale. Heureusement, on sait ce qu’on veut. Claire : des gants et une robe noire à volant. Garance : une robe violette asymétrique. Et en ce qui me concerne, les escarpins noir vernis et une jupe noire à froufrous. Certaines en profitent pour tout rafler, au hasard, elles agrippent des robes en tutu et s’emparent de nombreuses boîtes de chaussures, c’est le bordel. Les gens sont vraiment dingues parfois !
Au moins 15 vendeuses nous accueillent dans les cabines. Elles sont souriant rapides et super serviables. On défile rapidement avec nos robes devant la glace puis on nous informe qu’il ne nous reste que 4 minutes. On se rhabille vite fait, en se coinçant la peau dans les fermetures et en s’étranglant avec les écharpes.
On est à la caisse. Les vendeuses sont toujours aussi souriantes. En plus, elles nous offrent une housse Lanvin pour nos robes, un foulard rouge et un sac H&M griffé Lanvin.
On est aux anges. Avant de sortir, le vigile nous arrête dans notre élan pour vérifier qu’on n’a rien volé. On fait mine d’être outrées, mais en fait, on est juste dégoutées de pas pouvoir se vanter plus devant les autres qui attendent. Oui, des fois, on est méchantes.
De retour à l’appart, ni une ni deux, on enfile nos nouvelles tenues et on pose pour une photo souvenir, en sautant sur le canapé, toujours pas coiffées, toujours pas maquillées. EPIC WIN !
ÉPOPÉE PARISIENNE

Pas très motivée la veille, Leslie, notre modeuse tout terrain, envoie un mot à la rédaction à 7h35 "Finalement j’me suis chauffée !! Est-ce l’insomnie qui me pousse vers H&M et ou H&M qui a provoqué l’insomnie ? Je suis dans l’métro !". Après quelques jeux de coudes et un peu d’attente, la voici glissée dans la file du H&M rue Lafayette à Paris. Garde à vous !
mardi 23 novembre 2010 – 7h45
J’arrive devant le magasin H&M de la rue Lafayette. Là, une foule de fashionistas attend sagement en file indienne que les portes du géant suédois s’ouvrent. Aujourd’hui c’est le jour J, la collection dessinée par Alber Elbaz est enfin mise en vente ! Si les précédentes collaborations de la marque avec Stella Mc Cartney ou Karl Lagerfeld avaient provoqué émeutes et crêpages de brushing, ici point de bousculade.
La fashionista serait-elle enfin devenue civilisée ? Cherchez ailleurs… Après discussion avec Ben, le vigile chargé de la sécurité du magasin, j’apprends en effet que le service d’ordre a triplé et remplacé les 8 vigiles habituels par 25 ! De même, deux gentilles demoiselles ont été mandatée pour chouchouter les patientes mais (très impatientes !) modeuses dans la file d’attente en leur servant un gobelet de café chacune! Pour cet évènement, la première collection "qui se rapproche de la haute couture" selon Julien, attaché de presse de l’enseigne, H&M a mis les petits plats dans les grands.
8h00
La file commence à bouger et les premières veinardes (arrivées tout de même à 5h30 du matin !!) entrent dans la boutique par groupe. À l’interieur, une "zone Lanvin" a été délimitée par des barrières. Les filles ont 15 minutes et pas une de plus pour faire main basse sur les pièces de leur choix (sans restriction, ni limitation comme la rumeur le disait pourtant dans la file d’attente). Ce n’est pas bon signe pour les suivantes… Et pourtant si !
8h45
Mon tour arrive enfin, je pénètre dans l’antre, dans la caverne d’Albi Babaz !! Point de crises d’hystérie, point de croche-pattes ni aucune autre gentillesse que se font généralement les shoppeuses en mal de came ! La raison ? La quantité très importante de pièces et de tailles disponibles en rayon (4000 pour le seul magasin de Lafayette). Les acheteuses sont raisonnables et ne repartent en moyenne qu’avec 4 ou 5 articles (du fait, sans doute, du prix élevé des robes et manteaux entre 149 € et 260 € !). Les pièces qui partent le plus vite sont donc les accessoires et les tee-shirts entre 29 € et 39 € (certaines filles les achètent par 4 ou 5 !)

9h30
Dehors, il n’y a presque plus personne dans la queue et encore beaucoup de pièces sur les portants… La prochaine vague, celle de la pause déjeuner finira de dépouiller les rayons !
Merci Alber !
